Jeudi 09 Mai 2024 - 01h59

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Test : Conkers Bad Fur Day
Par Magnio



C'est en 1997 que les premières informations sur Conker 64 nous sont dévoilées par Rareware, se présentant comme un jeu de plate-forme classique, les premières images nous montrent un jeu mignon et coloré, dans la digne lignée de Banjo&Kazooie. S'en suit ensuite une période de 4 ans pendant laquelle le jeu va changer de nom et d'univers, jusqu'à sortir finalement le 6 Avril 2001 par nos contrées… Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a plus rien à voir avec son projet original. Bien que toujours aussi coloré, le jeu s'adresse désormais clairement à un public mature et averti, raison pour laquelle Nintendo a refusé de l'éditer en Europe, heureusement que THQ a relevé le défi et nous offre l'un des tous meilleurs jeux de la Nintendo 64.

Une ambiance et un esprit hors du commun

Dès la première cinématique, le ton est donné, notre brave Conker « massacre à la tronçonneuse » le logo de Nintendo. Petit clin d'oeil des gars de Rare envers Nintendo qui ne leur a pas apporté leur soutien pour l'édition du jeu en Europe et au Japon, on rentre d'emblée dans l'ambiance ironique et décalée de la parodie, ambiance que l'on retrouve tout au long du jeu, c'est sûr que pour cela, Conker's Bad Fur Day est un jeu à part!

Le menu de sélection nous place dans la taverne où notre héros à l'habitude de descendre quelques tournées avec ses amis, à partir de là déjà, c'est une grosse surprise, tout est en 3D et parfaitement animé, le décor est beau, certains personnages clés sont présents, et quelques clins d'oeil sont aussi disséminés ici et là. Le soin apporté à ce menu nous laisse présager le meilleur pour la suite du jeu.

Justement, il est temps de lancer une partie. L'introduction se déroule tel un film de cinéma, musique classique soignée, présentation des auteurs et des protagonistes, non vraiment, ce jeu n'a rien à voir avec les autres, mais on est encore loin d'avoir tout vu… Conker, tout juste coiffé de sa couronne nous annonce qu'il est devenu Roi bien malgré lui, à la suite d'une journée riche en rebondissements et en coups fourrés. Ce sont ses péripéties que nous allons vivre avec lui, dans une ambiance très « pipi-caca », gravitant autour des thèmes de l'avarice, l'alcool, le sexe, la drogue, la guerre, la violence et la dictature, rien que ça! Rare s'est lâché sur ce jeu et nous offre une ambiance unique que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Attention toutefois à ne pas trouver tout ça trop indigeste si vous n'appréciez pas l'humour scatologique…

Ce scénario a l'avantage de nous permettre de passer sans transition à chacune de ses mésaventures, et que ce soit la ferme, les égouts, une île, une banque, un cimetière, un château hanté, l'époque des dinosaures et bien d'autres lieux, vous allez en voir du pays. Les dialogues regorgent de grossièretés, les actions sont violentes, le sang gicle et éclabousse de partout, on a du mal à se croire sur Nintendo 64 tant ce jeu est à l'opposé de la politique de Big N! Chaque niveau étant construit autour d'une structure faisant référence à un classique cinématographique, ces phases de gameplay parodient à merveille les films dont elles s'inspirent. On reconnaîtra sans peine les clins d'oeil à Terminator, Alien, Il faut sauver le soldat Ryan, Dracula, Jurassic Park, Matrix, Le Parrain, pour ne citer que les plus connus. Notre héros ne manquera d'ailleurs pas une occasion de nous gratifier de remarques sarcastiques qui apporteront la touche finale à l'esprit du jeu. Même la mort de Conker vous octroiera une cinématique pleine d'humour vous expliquant le fonctionnement de vos vies, du jamais vu dans un jeu de plate-forme.

La maniabilité est, comme d'habitude avec Rareware, aux petits oignons. Conker réagit parfaitement et précisément, il ne faut que quelques secondes pour le prendre en main, c'est un régal. Par ailleurs, les développeurs ont inclus l'idée ingénieuse d'une zone d'Action évoluant suivant le contexte, ainsi, vous ne croulerez pas sous des tonnes de combinaisons de touches pour réaliser certains mouvement, une simple pression sur le bouton B et Conker réalisera toutes sortes d'actions burlesques ou utiles suivant le besoin ou la situation. Simple, mais diablement efficace.

Malheureusement comme souvent dans ce type de jeu en 3D, la caméra est parfois capricieuse et ne nous montre pas toujours les pièges bien dissimulés, les chutes mortelles étant toutefois assez rares. Il est heureusement possible de la déplacer tout autour du personnage comme bon nous semble, et par défaut, celle-ci se place derrière vous relativement loin afin d'offrir une vue assez large sur le monde qui vous entoure. Pour ce qui est de la durée de vie du mode Solo, c'est très moyen, comptez une petite dizaine d'heures pour les joueurs expérimentés, les joueurs occasionnels rencontreront plus de difficultés lors de certaines phases plus ardues que d'autres. Heureusement, on peut rejouer une par une toutes les séquences du jeu, et on retournera souvent refaire un passage du jeu qui nous a marqué.

Sur la forme, Conker's Bad Fur Day est donc un jeu de plate-forme dans la belle lignée de ses prédécesseurs, intéressons nous maintenant à son fond.

Attention, chef d'oeuvre en vue

Il est regrettable de remarquer que les principaux développeurs qui maîtrisent réellement le potentiel de la console ne soient incontestablement que Nintendo him-self et Rareware. Et là, on peut dire que nos amis anglais ont su dompter « la bête » et tirer pleine partie de sa puissance et ses ressources. Pourtant, nulle présence ici de l'Expansion Pak, celui-ci étant de toute façon très souvent le responsable de ralentissements dans les jeux l'utilisant. Nous nous accorderont tous à dire que son absence n'est pas une fatalité, bien au contraire. Si les textures n'ont pas la finesse des plus beaux jeux de la Nintendo 64, celles de Conker's Bad Fur Day n'en demeurent pas moins belles et réalistes. Les couleurs sont chatoyantes et très bien choisies. Les effets de lumière et de transparence sont bluffants. L'eau, le sang, la bouse… Toutes ces textures sont parfaitement animées et reconnaissables dès le premier coup d'oeil.

La modélisation des niveaux et protagonistes nous laisse pantois… Le savoir-faire de Rare en matière de 3D n'est plus à prouver, les décors sont détaillés, bien structurés, il n'y a aucun espace entre les polygones, peu d'aliasing, la profondeur de champ est exceptionnelle et il est à noter l'absence totale de brouillard et d'effet de flou dans les décors : c'est du grand Art! L'animation est fluide et ne souffre d'aucun ralentissement, les séquences cinématiques utilisent le moteur 3D du jeu, et il n'y a pas de temps de chargement (du moins, de très courts plans noirs avant chaque séquences).

Revenons sur les personnages, et notamment sur notre petit écureuil. Les développeurs ont réalisé un travail de titan sur le corps et surtout le visage de Conker, celui-ci est en effet parfaitement animé et très expressif. Clins d'oeil, sourires, peurs, gueules de bois, colères, coups de gueule… Tous les mouvements, les humeurs et les expressions de notre petit écureuil sont superbes et criardes de réalisme, on ne pensait pas une telle chose possible sur une console 64 bits, avouons-le. Les effets d'ombres et de lumières sont gérés en temps réel, on prend une véritable claque visuelle en contemplant ce petit monde virtuel.

La bande-son est également l'un des points forts du titre. Tout le contenu sonore est de qualité MP3, même si nous sommes sur support cartouche, la qualité sonore égale celle du support CD. Les musiques sont belles et rythmées, les parodies sont fidèles aux musiques originales, les bruitages sont très bien réalisés et collent parfaitement à l'action. On atteint des sommets avec les voix des différents personnages, d'une qualité si rare que cela a le mérite d'être signaler. Chacune correspond parfaitement au personnage associé, et ce souci du détail nous incite à nous incliner devant un tel professionnalisme de Rare, ils ont vraiment soigné leur bébé sur tous les plans.

Hormis de légers problèmes récurrents de caméra, Conker's Bad Fur Day fait un « sans-faute » !

Seul, c'est bien, à 4, c'est mieux

Conker's Bad Fur Day s'annonce déjà comme l'un des meilleurs jeux de la console, mais il ne s'arrête pas là, le jeu inclus également un mode « Multijoueurs » varié et très bien réalisé. Que ce soit la guerre, la plage, le braquage de banque, le tank, la course de surf sur la lave, le raptor… Les modes sont originaux et très fun, les armes sont délirantes et dévastatrices, l'IA de l'ordinateur est bien calibrée, l'animation ne faiblie pas et la maniabilité est toujours aussi accessible et réussie.

Sans atteindre le niveau d'un GoldenEye ou d'un MarioKart, le mode Multi dégage sa propre aura et nous place dans des situations vues nulles part ailleurs (comme la plage, ou contrôler le Raptor et défendre ses oeufs). Ces situations cocasses nous offrent de nouvelles perspectives de jeu à plusieurs dont on ne se plaindra pas. La durée de vie s'en rallongeant d'autant plus, on ne lâche pas facilement la manette si on est fan de ce qu'il y a au menu.

Au final, le « Multijoueurs » se révèle également être un excellent mode de jeu mais il cible un public bien plus spécifique que les ténors du genre. Là où beaucoup se sont cassé la figure, Conker fait le break et réussi le doublé.


Verdict :

Graphisme : 19/20

Incontestablement l'un des plus beaux jeux de la console alors que celui-ci n'exploite même pas l'Expansion Pak. Les couleurs pètent à l'écran, les effets sont splendides et la 3D maîtrisée d'une main d'orfèvre par Rare. C'est sublime, que dire de plus ?

Jouabilité : 18/20

Une jouabilité « Made in Rare », gage de qualité et d'efficacité. Conker réagit au doigt et à l'oeil, les commandes s'assimilent en quelques secondes et le plaisir de jeu est immédiat. Seul petit bémol, la caméra qui peu rendre une situation délicate si elle est mal placée. À noté que certains passages sont assez difficiles et vous donneront du fil à retordre.

Durée de vie : 17/20

Le mode Solo est tellement génial qu'on le trouverait presque trop court. Heureusement, Conker possède une « rejouabilité » infinie qui procure le même plaisir de jeu à chaque partie. Le mode « Multi » est quand à lui l'un des plus fun de la console, pour peu que vous trouviez des amis appréciant l'humour et l'esprit du jeu autant que vous.

Bande-son : 20/20

Là aussi, c'est une habitude avec Rare, l'ambiance sonore est soignée et colle parfaitement avec l'ambiance et l'esprit du jeu. Les bruitages sont réussis, les musiques marquent les esprits et les doublages sont parfaits. C'est ce qui se fait de mieux sur N64.

Scénario : 20/20

S'il ne possède pas une véritable trame scénaristique, Conker's Bad Fur Day n'en reste pas moins le jeu offrant le plus de diversité en termes d'expériences de jeu sur une seule et même cartouche. Certaines parodies resteront cultes et beaucoup considèreront ce jeu comme le pionner dans son genre scatologique, humoristique et ironique.



Intérêt :



Conker's Bad Fur Day s'impose de façon indiscutable parmi les jeux cultes de la Nintendo 64, peut-être même comme le jeu le plus réussi de la machine. À posséder ou à essayer absolument. Il est une expérience vidéo-ludique que tout joueur se doit de vivre.


 
   
› Conker's Bad Fur Day :


 
› Informations :

Plate-forme : Nintendo 64 (N64)
Etat du jeu : Disponible
Date de sortie française : 2001
5 mars 2001 (USA)

Genre : Plates-formes
Multijoueur : 1 à 4

Développeur : Rare
Editeur : Rare
Distributeur : THQ


 

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